Louise, perplexe : « Alors toi, tu prends mes mains en photo?!?! »
Moi : « Bien sûr! Car elles en disent long ces mains! Elles disent le travail de la terre. Elles disent le froid l’hiver et le sec l’été. Elles disent le temps et le soin accordés. A chaque tige d’ail effeuillée, à chaque feuille de blette cueillie, à chaque carotte déterrée… Elles disent que ça fait des années, que ce n’est pas toujours facile mais que la joie est là… Et puis les carottes aussi, elles parlent. Elles racontent l’absence de chimie assassine, le respect de la biodiversité. Elles revendiquent leur imperfection parce qu’ici, on n’est pas dans une usine à légumes standardisés et uniformes. Elles rient de leur vert éclatant et de leur orange nature qui murmurent les arômes et la fraicheur à nos yeux… Même le petit noeud en corde qui les enserrent, il nous parle. Il dit que les mangeurs vont aimer leur panier dès le premier coup d’oeil et que ça, tu y tiens et que ça te rend heureuse… Alors oui, je prends tout ça en photos. Parce que c’est beau. Et parce que ça me dit, à moi, que j’ai de la chance. Une chance grande comme tout l’univers de vous avoir à mes côtés. En tant que maraichère et maraicher des meilleurs légumes de la terre. Et en tant qu’ami.e… »